Coaching sportif et modélisation

La modélisation, une aventure humaine passionnante. Que c’est beau de découvrir tout se qui se cache derrière une compétence et surtout de retrouver l’humain qui est là !

La modélisation qu’est-ce que c’est ?

«La modélisation est le processus par lequel on peut reproduire l’expérience humaine. Les schémas identifiés par le processus de modélisation se composent d’un ensemble de croyances, de valeurs, d’attitudes, de stratégies mentales et de capacités physiques qui caractérisent certaines performances. Ces schémas sont organisés et structurés en un modèle qui sert à effectuer le transfert de ses capacités chez d’autres personnes.» D’après Wyatt Woodsmall et IDCOM International (Canada)

Et quoi d’autre ?

«Grinder et Bandler (co-fondateurs de la PNL) parlent de modélisation pour désigner l’ensemble des processus par lesquels les êtres humains construisent leur modèle du monde. Trois dimensions importantes sont à la base du processus de modélisation de l’expérience humaine. Le corps et la pensée font partie du même système cybernétique, cependant pour mieux les comprendre, les détecter, etc… on les décompose: les Comportements externes (physiologie, neurologie, comportements et gestes); les Etats internes (émotions, valeurs, états somatiques, sensations) et les Processus internes (stratégies, croyances, dimension cognitive et contenu)». D’après IDCOM International (Canada)

Dans le processus de modélisastion, il est particulièrement intéressant de partir « explorer » une compétence qu’un être humain possède et qui pour autant ne sait pas vraiment comment il fait pour réaliser celle-ci ; oui, un peu, il le sait, … mais petit à petit, cette exploration va amener à la surface de la conscience des éléments jusqu’ici totalement insoupçonnés qui se cachaient jusque-là dans l’inconscient : quelle surprise, quelle joie pour la la personne modélisée et pour le modélisateur de découvrier alors se qui se cachait dans la partie immergée de l’iceberg : l’inconscient !

Plutôt que de partir dans de longs discours, je vous propose un petit extrait d’un travail de modélisation réalisé l’an dernier avec des rugbymen. Pour modéliser ces rugbymen, nous étions trois, Gilles Vialard, Dimitri Hugon et moi-même, ce qui a eu l’immense avantage de nous permettre de voir, decrypter, observer ce que l’interviewer ne remarquait pas forcément, celui-ci étant pris dans l’échange verbal avec la personne modélisée.

Par respect de confidentialité, je tais volontairement le nom des rugbymen modélisés. Ce que nous avons modélisé est la pénalité au rugby, plus précisément de la pose du tee à la frrappe du ballon. Le but était de pouvoir trouver tout ce que fait le rugbyman entre le moment où il pose le tee et la frappe du ballon, afin d’établir un modèle que nous pourrions transférer à d’autres rugbymen ; quand je dis tout, ce sont autant les comportements externes (ce qu’on peut filmer), que les comportements internes (pensées, émotions, ressentis, sensations, etc.).

Voilà deux extraits de notre travail :

« Je prends le ballon dans les 2 mains, je m’accroupis, je pose le ballon avec les 2 mains (bras tendus, le dessus du ballon avec les pouces). Le but c’est que le ballon aille sur le poteau du milieu, avec la ligne imaginaire entre le dessus du ballon et les poteaux; c’est un couloir, une continuité au-dessus du ballon (le couloir est net à l’intérieur et flou à l’extérieur, il a une forme de cône au bout) ; je vois l’espace entre les poteaux, le U, … net. La couture du ballon, elle, va jusqu’aux poteaux. Je recule de 1 – 2 mètres pour revérifier que mon ballon est bien posé (par rapport à la ligne imaginaire) en fonction de tous les paramètres extérieurs, et si c’est ok, je considère que mon ballon est bien placé et je me dis: «je peux passer à l’étape suivante!»

« Je regarde mes pieds pour savoir s’ils sont bien dans la continuité du ballon pour finir le triangle que je perçois, ma jambe droite boucle ce triangle. J’inspire en regardant toujours le ballon et j’expire en regardant le haut de la barre transversale.

Je reviens avec les yeux sur le ballon. Mon objectif est d’aller vers le ballon en gardant tous les paramètres que je me suis construits. Je m’imagine maîtriser ma course, je me vois en train de courir. Je bascule légèrement vers l’avant.

Je me dis: je suis bien, il ne peut rien m’arriver. On se sent bien dans le corps, bien dans le crâne. On se sent pousser presque des ailes. Je sens comme une force. Je sens de l’énergie. Je me vois de partout.

Je me dis: «qu’est-ce que tu es facile aujourd’hui».

Je suis aspiré. Une sensation de travail bien fait, on sent la confiance. C’est un sentiment de plénitude, de perfection dans laquelle je me suis projeté et travaillé pendant des années. Je me construis comme une bulle, son épaisseur varie suivant les moments faciles ou difficiles ; à l’intérieur de la bulle, c’est clair, à l’extérieur, c’est sombre ; cette bulle, j’aimerais bien l’amener jusqu’aux poteaux. Je vais être prêt à frapper. Mon pied gauche va être le déclencheur: il me dit avec un mouvement : «tu peux y aller». »

Peut-être que ces extraits d’un travail de modélisation avec des sportifs vous ont interpellé, peut-être pas. Ce qui est sûr par contre, c’est qu’en modélisant une expertise, on découvre une richesse chez l’être humain extraordinaire, et on découvre également toutes les ressources que l’être humain est capable de créer et d’utiliser dans le but d’arriver à son objectif. Et cela, c’est tout simplement magnifique !

Pour ceux que ces extraits ont touché et qui aimeraient aller plus loin, je vous recommande les lectures suivantes sur le sujet : Modéliser avec la PNL (R. Dilts) ; Mozart et Disney. Stratégies du génie. (R. Dilts) ; Vinci et Holmes. Stratégies du génie. (R. Dilts)

Nicolas von Burg – Coach sportif et préparateur mental

Nvbcoaching.ch

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