Le coaching d’entraineur : Retour d’expériences

Je suis passionné, attiré depuis mon adolescence par le sport de très haut niveau et par les moments incroyables que nous pouvons y vivre. J’ai toujours ressenti jusqu’au plus profond de moi que chercher à se connaitre en profondeur, aimer se dépasser, “entrer dans la zone”,s’exprimer au meilleur de soi-même est une belle façon d’exister.

A 19 ans, j’étais assistant en ligue féminine de basket à AIX EN PROVENCE et j’ai été entraineur professionnel pendant 15 ans. J’ai ouvert mon cabinet de coaching et de sophrologie il y a 2 ans. Mon public principal est les athlètes de haut-niveau de différentes disciplines (basket, roller, gymnastique, golf, natation).Puisant dans mon parcours régulier en supervision, j’ai décidé de créer ce que j’appelle “LES ATELIERS DE REFLEXION SUR LA PERFORMANCE” pour entraineurs professionnels ainsi que les jeunes entraineurs en formation. C’est tout simplement du coaching d’entraineurs. Jusqu’à aujourd’hui, les domaines qu’ils m’ont demandé d’aborder avec eux sont les suivants:

  • L’aide à la remise en question(ne jamais rester seul avec sa solitude)
  • La gestion de l’année qui suit un titre de champion de France (que garder, que changer dans la prise de risque)
  • Affiner son projet personnel de coach principal quand on est reconnu dans tout le pays comme un excellent assistant
  • Faire en sorte que les joueurs s’approprient pleinement le projet et les priorités de l’entraineur, obtenir que chaque joueurs et dirigeants s’impliquent vraiment dans la vie de l’équipe
  • Vivre au mieux les contraintes et les obligations liées au monde médiatique
  • Des outils de communication et de management

A chaque article que j’écris sur les entraineurs de haut-niveau, je me dois de ne donner aucun nom de personne ou de club et à veiller à ce qu’aucun entraineur ne soit identifié car chacun d’entre eux sait que je travaille aussi avec certains de ses adversaires et je me dois d’être très respectueux du secret professionnel. Mon protocole est le suivant: la première rencontre se fait toujours de visu. Ensuite, nous prenons des rendez-vous mensuels téléphoniques d’une ou deux heures. J’ai envie de vous faire partager l’expérience que j’ai eu avec un entraineur ayant été champion de France avec son équipe l’année précédant notre première rencontre.

Je l’ai d’abord eu au téléphone pour lui présenter ce que j’appelle “les ateliers de réflexion sur la performance”. Durant le premier quart d’heure, il a cru que je lui proposais d’intervenir directement sur son groupe et la je lui dis: “non, c’est uniquement avec et sur toi que je te propose de travailler». La réponse fuse: «ah oui, mais j’ai toujours des doutes, car pour moi c’est comme un agent qui travaille avec plusieurs clubs, il est toujours tenté de favoriser untel ou untel”. Je le questionne sur sur sa vision de ce sujet et il me dit: “Si je te dis des choses et que tu travailles aussi avec certains de mes adversaires, je n’ai pas confiance car si tu te manques, ils pourront utiliser ce que je t’ai dis contre moi.”

Nous continuons d’aller dans la profondeur sur ma façon de travailler et : “Bon,je suis curieux et je suis ouvert a tout moyen qui me permet d’évoluer, faisons la première séance et je dirai si je suis intéresse”. Nous prenons rendez-vous dans deux mois. La saison a débuté depuis un mois. A ce moment, l’équipe gagne à domicile et perd a l’extérieur, y compris contre des équipes supposées plus faibles. Au début de cette séance, je dois demande je peux lui être utile. “Je voudrais que tu m’aides à mettre les choses à plat avec un dirigeant et avec mon assistant.

- Quel résultat souhaites tu obtenir?
- J’aimerais qu’il y ait qu’il y ait un peu plus de pression sur le groupe, etc…
- Si ça se passait comme tu le souhaites, que verrait-on ? Quelles différences avec aujourd’hui verrait on?

A chacune de mes questions les réponses fusent: “La pression fait avancer” me dit il. A la fin de la séance: “L’entretien a été utile car tu m’as laissé parler et je me rends compte que j’avais vraiment besoin de vider mon sac. On reprend rendez-vous.”

La deuxième séance a lieu trois semaines après. Elle dure deux heures. Il commence par: “pendant ces trois semaines, je me suis senti plus serein, je ne rendais pas compte que j’avais besoin de me lâcher à ce point.” Après l’avoir écouté sur son ressenti actuel, je lui propose de partir de l’idée que chaque entraineur fait un métier différent de chacun des autres entraineurs même s’ils jouent toutes les semaines les uns contre les autres. Chacun a un passé, une vision de la performance qui diffère de celles de ses collègues et qui lui est propre.

- Qu’est ce qu’entrainer pour toi?
- Qu’est ce qu’un bon entraineur pour toi?
- Qu’est ce qu’un entraineur majuscule pour toi?
- Qui sont tes modèles? En as tu?

Le travail de questions-réponses (environ 45 minutes) nous amène progressivement à l’interrogation suivante:”- Qu’est ce qui, selon toi, fait ta spécificité, ta différence?

-Ah,il faut que je me livre, alors!!! J’ai un peu l’impression d’ètre prétentieux…”

Nous finissons cette séance sur:” -Je créé de l’ajustement, de l’envie, de la domination.”

Nous effectuons l’entretien suivant un mois après. L’équipe est toujours invaincue à domicile et a gagné un match sur deux a l’extérieur. “La dynamique progresse, mais j’aimerais qu’on soit plus intense et plus concentré, surtout après un match de coupe d’Europe.” Cette année, l’équipe joue la plus haute compétition au niveau européen, avec ce que cela suppose d’exigences, et certains joueurs sont venus principalement pour jouer cette compétition et essayer si possible de se faire remarquer. Je le questionne d’abord sur ce qui lui fait dire que la dynamique a progressé, quels sont les critères qui lui dire cela. Je lui demande ce qu’il a mis en place concrètement :”J’ai dit clairement a mon assistant ce que j’attends de lui au niveau de sa communication et de sa prise de responsabilité devant le groupe et j’ai demandé au président de positionner vraiment les ambitions du club pour cette année ainsi que de préciser au capitaine ce que le club attends de lui en terme d’investissement dans le groupe, et qu’il ne le faisait pas il me mettait vraiment en danger en tant que coach. Durant cette séance, nous abordons aussi ce qui, d’après lui, a fait qu’on lui fait confiance aujourd’hui pour gérer un groupe a ce niveau de compétition. A un moment, il me dit: “ah, oui, j’y suis! Je me rends compte que ce qui a toujours fait ma force, c’est de me positionner vraiment en tant que leader du groupe, de prendre les risques sur mes épaules, y compris d’un point de vue médiatique.” A la fin de cette séance, il me dit: “aujourd’hui, je réalise quelle aide tu peux m’apporter. La première, c’est vraiment que je sens que je peux tout dire et aller au bout des choses. Progressivement, je me connais mieux, notamment ma capacité à tirer le meilleur des joueurs et surtout ceux qui ont plus d’expérience européenne que moi.”

Voici un exemple concret du travail qui aide ce coach de haut-niveau dans sa volonté d’être toujours plus performant. Je continue de travailler avec ce coach à raison de deux heures par mois, parfois plus en fonction des circonstances.

Nicolas Getin, coach sophrologue, entraineur professionnel

IciEtMaintenant.net

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